À quand l’indemnisation des femmes exploitées sexuellement?
Cela fait déjà plusieurs années qu’une réforme du programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) est revendiquée afin que les femmes exploitées sexuellement y aient accès. À l’automne 2019, Sonia Lebel, alors ministre de la Justice, avait montré une ouverture, annonçant son intention de réformer le programme dans son ensemble. Un an plus tard, le ministère de la Justice a à sa tête un nouveau visage et toujours pas de réforme sur la table.
Dans une lettre qu’elles adressent à Simon Jolin-Barrette, nouveau ministre de la Justice, Martine B.-Côté, Rose Sullivan, Natalie Basmadjian et des survivantes, demandent au gouvernement caquiste de tenir ses promesses. Elles affirment que l’exclusion des femmes exploitées sexuellement, de l’IVAC, a des conséquences à la fois sur le plan symbolique et matériel pour ces dernières.
D’une part, on ne leur reconnaît pas le crime qu’elles ont vécu, les obligeant à « compartimenter leur expérience de la prostitution ». D’autre part, cette exclusion les prive d’un revenu essentiel à leur processus de sortie, alors qu’elles sont un grand nombre à recevoir un diagnostic de syndrome de stress post-traumatique.
Les signataires concluent en rappelant que: « Les femmes ont attendu assez longtemps et vivront pour toujours avec les conséquences des crimes qu’elles ont subis. »