Hôtels et prostitution: la formation des employé.e.s est-elle nécessaire?
À la demande de l’Association des hôteliers de la région de Québec (AHRQ), le Service de police de la Ville de Québec a donné une formation à une soixantaine de membres de l’AHRQ sur les enjeux entourant la prostitution, lors du mois de février dernier. Comme le souligne la présidente de l’Association, Michelle Doré, il serait faux de croire que «la prostitution se déroule seulement dans les motels, il y en a aussi dans les grands établissements hôteliers». En ce sens, le personnel hôtelier doit, à son avis, être formé pour intervenir lors de ces cas, notamment en ce qui a trait à la prostitution juvénile.
L’arrivée de l’application française Dayuse.com dans la capitale inquiète également Mme Dorée. Cette application, qui s’adresse principalement aux touristes d’affaires, permet de louer des chambres d’hôtel pour de courtes durées : «Bien que l’objectif premier du service soit d’offrir aux hôteliers de nouvelles occasions d’affaires en permettant aux consommateurs de profiter durant une courte période de leurs installations à moindre coût, Mme Doré craint une augmentation de la prostitution.»
L’usage de Dayuse à des fins de prostitution témoigne des changements qui se sont opérés dans les stratégies de recrutement et de sollicitation à l’ère du numérique. En effet, tout passe maintenant par le web, ce qui implique que les services de police doivent changer leurs méthodes d’enquête. Le documentaire d’Anaïs Barbeau-Lavalette, «Ma fille n’est pas à vendre», aborde notamment les stratégies de recrutement des proxénètes sur les réseaux sociaux.
Ces enjeux vous préoccupent-ils aussi? Que pensez-vous de l’initiative? Serait-il pertinent que les intervenantes qui travaillent auprès des femmes ayant un vécu dans l’industrie du sexe offrent aussi une telle formation? Quels genres de ressources pourraient être mobilisées par le secteur de l’hôtellerie pour aider à la prévention et à la sortie de la prostitution?
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