Le Grand Prix du sexe

Extrait de la lettre d’opinion de Christine St-Pierre parue dans l’Actualité le 6 juin 2024.

« Malgré les travaux de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs, la classe politique choisit de fermer les yeux sur ce qui se passe en marge du Grand Prix du Canada, affirme notre collaboratrice. 

Le Grand Prix du Canada amène à Montréal une clientèle riche qui aime non seulement les bolides… mais aussi la vie nocturne. 

Au moins 600 000 personnes fréquentent la rue Crescent durant l’événement, selon les calculs de Jean-Paul Mouradian, copromoteur du Festival Grand Prix sur Crescent. Les restaurants, les bars et les hôtels les plus prestigieux font fortune : l’argent coule à flots autour du GP. Ici et là, des vedettes se font voir.  

Mais tout ce glamour cache une sombre facette : qui dit formule 1 dit aussi marché du sexe. Le problème n’est pas nouveau, et a même été au cœur des travaux de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs, à laquelle je siégeais comme vice-présidente en 2019 et 2020. Toutefois, malgré une prise de conscience politique, rien ne semble avoir vraiment changé. Ainsi, encore cette année, on trouve sur Internet une panoplie d’offres associées à l’événement : « Escortes disponibles maintenant »… « Répond aux demandes les plus exigeantes en tout temps »… « Elles savent comment vous tenir à bout de souffle »… 

La survivante Marie-Michelle Desmeules, qui a bien connu l’univers parallèle du Grand Prix et qui avait témoigné devant des parlementaires à Ottawa, se désole de voir pulluler les annonces sur les plateformes comme TikTok, OnlyFans et autres. « On a beau leur parler, on n’arrive pas à les sensibiliser, déplore-t-elle en entretien. Elles ne réalisent pas le danger. J’ai même vu en ligne l’annonce d’un proxénète qui a déjà été condamné… » 


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